Les origines du Coliving

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Publié le 22/06/2022

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Le Coliving, nouveau concept d’habitat partagé, se développe depuis la crise sanitaire. Ses origines sont aussi vastes que passionnantes, voyez par vous-même ! 

Au XIXème siècle

Non le Coliving n’est pas si ancien. Toutefois, comme tous les habitats partagés, il trouve ses origines dans l’immeuble de grand étage. Ce dernier existe grâce à l’ascenseur, système révolutionnaire pensé, conçu et présenté en 1853 par Elisha Graves lors de l’Exposition universelle. Cette invention a permis de restructurer les grandes villes en maximisant les loyers, les terres étant très chères et rares à l’époque (article des Echos).

Prémices du Coliving dans les années 1990-2000

Le Coliving est un concept d’habitat partagé né en Californie dans les années 2000. L’essor du “World Wide Web” au début du siècle a métamorphosé les technologies. Cela a eu pour conséquence l’expansion mondiale des futurs géants du numérique comme Google, Apple ou encore Intel.

Ainsi, le codage, la programmation, le design, le marketing sont devenus des compétences fondamentales pour conquérir le web. Des lieux favorisant l’échange entre ces différentes techniques, les “Hackers Houses”, ont émergé dans les grandes villes américaines. Ce mix entre la colocation et la collaboration professionnelle a dès lors permis de favoriser l’innovation. Les échanges entre chaque membre a fait naître un nouvel esprit d’entreprenariat basé sur le partage de savoirs.

Ce type de coworking, mêlé à de la colocation, a surtout connu une forte popularité dans les villes Californiennes. C’est notamment le cas de la Silicon Valley qui continue de voir naître des entreprises très influentes.

Emergence du concept dans les années 2010

La crise des subprimes de 2007, initiatrice de la Grande Récession de 2008, a beaucoup impacté le secteur immobilier des Etats-Unis. Elle a commencé suite aux attentats de 2001, les taux directeurs de la banque fédérale ont considérablement augmenté suite à la chute de l’économie. Les emprunteurs ne pouvaient plus rembourser leurs prêts, ce qui les a conduit à hypothéquer leurs biens. Les banques ont eu tellement de logements à revendre que l’offre immobilière a surpassé la demande, les conduisant à la faillite (article de Lucknow).

Le monde entier a été impacté, le pouvoir d’achat a chuté et l’accès à la location est devenu difficile. Les entreprises ne pouvaient plus disposer de leurs propres bureaux, elles ont dû les partager afin de s’adapter à la crise. Cette pénurie a naturellement créé le coworking qui est aujourd’hui un concept tendance.

Le Coliving est une extension du coworking, les locataires font plus que partager un espace de travail, ils partagent leur lieu de vie. L’intérêt des habitants est principalement économique, le Coliving permet de vivre en centre-ville, à proximité du lieu de travail, pour un loyer raisonnable.

Le Coliving aujourd’hui

Le Coliving est à l’origine une solution de practicité économique. Aujourd’hui, les préoccupations des jeunes adultes nés courant 1990 sont très différentes de celles des générations précédentes. Les multiples mouvements liés à l’identité de genre, le féminisme, la crise climatique ont pour conséquence de rallier ces jeunes autour d’idéaux communs. Ce phénomène, conjugué avec les confinements de 2020, a naturellement conduit ces jeunes à rechercher le lien social au quotidien. Isolés, nous avons été amenés à repenser notre habitat afin qu’il soit plus confortable, vertueux, généreux, flexible et stimulant.

Les entreprises se sont adaptées à la crise sanitaire en pratiquant, quand c’est possible, le télétravail, ce que certaines ont conservé aujourd’hui. Afin de télé-travailler dans de bonnes conditions, beaucoup ont choisi le Coliving comme compromis parfait entre vie personnelle et professionnelle. Il ne nécessite aucune transformation architecturale complexe pour combiner les deux. Il peut exister n’importe où et sous toutes les formes, que ce soit un immeuble, une maison ou un appartement.

Le Coliving a beaucoup évolué pendant ces dix dernières années, les locataires cherchent à s’épanouir tant professionnellement que personnellement. Cela passe par des services mutualisés premium, comparé à la colocation classique, compris dans le loyer. Les biens sont composés d’espaces privés, semblables à l’hôtel, distincts des espaces publics. Cette répartition de l’espace permet de “vivre ensemble”, la définition littérale du Coliving. 

Le fait que tous les services, de l’assurance en passant par le service de ménage, sont compris dans le loyer, permet une grande liberté aux locataires. Ils n’ont plus à s’occuper des différentes tâches administratives intrinsèquement liées à la colocation. Les colivers (locataires d’un Coliving) peuvent aménager plus facilement, leur motivation est le principal point de sélection. Les baux d’un Coliving sont flexibles, variant de 1 mois à 1 an. Cela rejoint l’esprit de l’hôtellerie dans le sens où les occupants sont souvent des actifs de passage pour une mission nécessitant un déplacement. Cette courte durée du bail permet également aux personnes en transition de vie de se loger rapidement sans être isolé. C’est le cas pour les jeunes séniors encore autonomes ou encore les personnes en procédure de divorce.

L’apparition du Coliving en France

Le Coliving a été importé en France par des entreprises comme Lime (contraction de “Life” et “Time”) à Bayonne courant 2017. Son mantra : vivre autrement, ensemble et surtout, prendre son temps. Suite au succès de Lime, la concurrence n’a pas tardé à grandir avec notamment Colonies, La Casa ou encore The Babel Community.

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